On a beau marcher pour faire semblant qu’il y a encore des restes d’une opposition au Togo, personne n’est plus dupe. Et à force de faire des révolutions inachevées, Fabre et copains ont finit par laisser un boulevard au prince qui ne demandait pas mieux. Pis, le mépris de Faure à leur égard, aucun de nos opposants n’a pu le détecter. Même s’ il faut reconnaître que le peuple togolais veut en finir avec la pègre sinon la plèbe régnante, il est aussi à remarquer que ce peuple a laissé son destin dans des bras qui n’ont fait nulle part preuve qu’ils pouvaient tordre le coup à la dictature. Mieux, tous ces opposants qui sont devant des citoyens liges, ont trempé et travaillé avec la dictature au point qu’il est difficilement difficile de déceler quels sont les vrais grains de l’ivraie. Une petite étude rapide démontre que tous les opposants togolais, jusqu’au franco-togolais Kofi Yamgnagne, ont travaillé directement ou indirectement avec la dictature. Et comment faire la guerre à une dictature quand elle dispose d’arguments fiables pour démontrer que vous n’êtes pas meilleurs qu’elle? Gbagbo réussirait-il à faire face au monde si il avait travaillé avec Félix Houpheit Boigny? Dans la ligne, Patrick Lawson. Tous ses amis en France qui ont connu l’homme remettent en cause sa vraie lutte. Quand les terroristes de 1986 échouent devant la dictature, Eyadema liste aussi Patrick comme son ennemi. Le chef traditionnel et oncle d’Aneho négocie avec l’ogre défunt Eyadema. Quelques mois après, l’opposant peut rentrer au Togo. Les études de sociologie qu’on nous bassine qu’il serait nanti n’ont pas connu un aboutissement. Donc pas de diplôme. Mieux, on raconte pêle-mêle dans les coins de Paris comment l’homme s’était replié sur Abidjan avec sa dulcinée quand les autres étaient à la FAC. Dans ce cas bien précis, il n’est pas différent d’un Bodjona Akoussoulelou. Mais avec ce léger avantage qu’il n’a jamais triché. Jean-Pierre Fabre, au plus haut de la dictature, il avait pignon sur rue à Lomé. Le Dr David Ihou raconte volontiers comment Eyadema avait promis à son amie, qui n’était autre que la mère de Jean-Pierre, de ne jamais toucher son fils. Personne ne remet en cause la lutte du patron de l’ANC depuis que Gilchrist lui a fait comprendre qu’il avait une tête de l’hydre. Mais n’étant pas un stratège politique, et menant une lutte pas trop canalisée par la base, sa lutte ne sert à rien pour le moment. Les Améganvi et famille. Voilà une famille qui doit être fière de leur papa qui lui a laissée tous les outils de lutte. Mais quand vous aviez des filles dans votre cours, il faut vous attendre à des ramifications dangereuses. L’argent n’a pas d’odeur. Et au RPT, tous les dignitaires, ont de quoi faire boucler la bouche des illustres combattantes de l’UFC aujourd’hui ANC. Derrière le visage d’innocent de Dahuku Péré, se cache l’animal. Lors des accords de Ougadougou, il était le vrai fer de lance du dictateur Eyadema.
Agbéyomé Messan Kodjo, le maître AMK. Il a le passé le plus chargé de tous ceux qui veulent diriger le Togo. Son ombre plane partout. Fréau Jardin, c’est lui. La mort du député du CAR, ramène aussi à lui. La plainte portée contre son frère et parent du même village Me Agboyibor qui a fait passé ce dernier 6 mois de geôles, c’est encore et toujours AMK. Et pour terminer, sa capacité d’aller et de revenir sans se faire de soucis. Il compte sur un palmarès que lui même sait bancal. Me Agbyibor et Leopold Gnininvi, les siphonneurs de la cause togolaise. À force de se masturber l’esprit qu’ils luttaient pour les Togolais, ils ont fini par se faire masturber leur propre dignité par le RPT. Il faut marteler « Faure » que Me Agboyibor se soigne avec l’aide sinon l’argent du RPT. Solitoki Esso, peu avant les présidentielles à fait comprendre à ses interlocuteurs à Bruxelles que Agboyibor était bien un des « leurs », comprenez qu’il n’était pas différent des gens du RPT. Le professeur Apedoh Amah reconnaîtra que son confrère physicien Léopold Gnininvi n’a jamais aussi pris du poids que quand Faure l’a fait asseoir dans ses ministères. En grosso modo, voilà comment une population naïve et perdue peut naviguer entre des voyous sans les connaître. Mais comment est-on arrivé a ne jamais pouvoir déloger au fait un pouvoir qui ne tient que par un bout de fil depuis 20ans quand les Tunisiens ont pris deux semaines pour balayer le dictateur d’un quart de siècle, Ben Ali ? Les explications sont multiples et les tares, sinon les erreurs de taille. Chacun au Togo évoque sa version pour accuser l’autre de n’avoir pas été très opposant. Pour les uns, c’est les militaires qui tiendraient le haut de l’Etat Togolais. Vrai ou faux, le Togo en vingt ans n’a pas progressé d’un iota si ce n’est un constat amère que le pays a régressé.
Absence de culture politique et de civisme
Quand on échoue à un examen, plusieurs causes peuvent être énumérées mais il y a toujours une cause tangible qui devient même incontournable à notre échec : On n’a pas dû retenir bien la leçon. Aucune autre explication ne tient. Pour le cas bien précis du Togo, on a tout mélangé. Ceux qui ont travaillé avec la dictature se sont métamorphosés en démocrates patentés et ceux qui n’ont pas travaillé avec la dictature se sont métamorphosés en ventrocates patentés. Il n’y a pas d’opposition au Togo mais de composants. Dans cet échec, il faut noter d’abord la défaillance criarde des journalistes. On écrit au Togo pour avoir son petit lot de terre, sa petite voiture, sa petite copine… La passion du métier qui devrait permettre aux journalistes d’être des éclaireurs s’est murée en un métier de voyous de journalistes et chroniqueurs, dans leur quête de remplir les poches. Ils sont devenus de fait de véritables ennemis du peuple. Le civisme ivoirien où on défend la patrie est au Togo synonyme de trahison, de félonie. Les politiques étant le vrai problème au Togo, la cité est devenue un rempart pour tous les bandits. Dans le fond, il n’existe aucune opposition à Faure. Dans la forme, les opposants veulent que le peuple ne soit pas démobilisé. Quand Eyadema meurt en 2005, après 37 ans de terreur couplé de prédation des biens, il n’y avait pas une opposition pour prendre le pouvoir. Faure sait aussi qu’il n’a point d’opposants qui peuvent le déloger de sa tanière. Il peut aisément quitter le Togo et s’occuper de la Côte d’ivoire… avec l’ami Blaise. C’est ce qu’on appelle laminer son opposition. Et depuis, elle est introuvable et n’existe nulle part cette opposition Togolaise…..
N’Paka Gnakou Zimbabwé Lynx.info