Faure: La copie conforme du père !

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ll a suffi de deux banales conjonctions de coordination, le « et » et le « ou », des conjonctions à l’origine de la nébuleuse invention tropicale, « Ivoirité » pour mettre le feu aux poudres au pays de Houphouët Boigny. Pour être candidat  à l’élection présidentielle dans ce pays, dit la constitution, il faut être ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d’origine. Le « ou » a été supprimé pour exclure les Ivoiriens qui ne le sont pas de souche. Cette dérive xénophobe a plongé la Côte d’Ivoire pendant des années dans une guerre civile sanglante dont elle peine toujours à se relever. N’ayant certainement pas tiré leçon de ce concept malfaisant qui a déchiré le pays voisin, certains mauvais génies ont décidé de le transposer au Togo sous une autre forme beaucoup plus pernicieuse.

Sous le fallacieux prétexte que le toubab noir Kofi « Gnama-Gnama » est né à la fois « le » et « en », il a été court-circuité de la course à la présidentielle du 28 février prochain. En quoi le fait d’être « né le » ou « né en » fait-il d’un citoyen togolais un mauvais président ? Qu’on nous le dise. C’est un secret de polichinelle, la grande majorité des Togolais sont « nés en », d’autres sont nés « jaune », pardon « vers », et d’autres encore « le ». En quoi tous ces gens sont-ils différents les uns des autres ? Ne sont-ils pas tous des Togolais ? Qu’on cesse de distraire le monde. Le mobile de la mise à l’écart de Mbô Kofi est ailleurs et non cette extravagante histoire de deux dates de naissance. D’ailleurs, les mauvaises langues racontent que le père de la « Gnassion » feu Eyadema ne dispose pas d’acte de naissance, c’est-à-dire qu’on ne sait même pas quand il est né, mais cela ne l’a pas empêché de régenter le pays pendant 38 ans. Alors, que les tenants de l’ordre ancien cessent de nous prendre pour des mabouls.

La copie conforme du père

Au lendemain de sa capture du pouvoir, le fils du père qu’on dit bardé de diplômes d’économie dans les grandes universités au pays de l’Oncle Sam a semblé dire qu’il maîtrise les arcanes économiques et qu’il n’est pas question de dilapider les fonds publics, un sport favori de son géniteur. Dans les premiers mois, il s’est montré rigoureux et méticuleux dans la gestion des deniers publics. C’est ainsi qu’il a rompu avec les grandes messes et kermesses qui drainaient des jeunes désoeuvrés en quête de gain facile et autres voyous dans les jardins de Lomé 2 pour chanter des louanges au maître des lieux et vilipender les opposants soumis à un lynchage médiatique pour être bombardés de liasses de billets de fcfa.

Cette pratique et d’autres encore avaient été supprimées, ce qui faisait dire aux gens que le fils est différent du père. C’est mal connaître le jeune monarque. Groggy par le pouvoir, le fils démontre à suffisance qu’il est la copie conforme et légalisée du père. Mieux encore, qu’il est « plus pire » que le père. Il a ajouté une dose de… aux pratiques les plus hideuses et les plus décriées de son reproducteur. De lugubres associations qui troublent la quiétude des populations sont financées à coup de millions. Présidentielle oblige, lui et ses hommes et femmes liges sillonnent bruyamment les coins et recoins du Togo pour faire des dons et acheter la conscience des électeurs. Et quand les élections seront passées, on ne les entendra plus.

Tino Kossi

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