Reconciliation pour tout le Togo excepté avec Kpatcha

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 » Quiconque pardonne, est pardonné », a dit l’un des officiants lors de la célébration le 13 janvier 2010 de la Journée de recueillement et de prières pour la Paix et la Réconciliation nationale. En lieu et place du 13 janvier de feu Eyadema qui a été jusqu’ici célébré avec faste par le régime RPT, Faure n’a trouvé mieux que de décider de consacrer ce jour comme celui de recueillement et de prières. Quelle belle initiative même si elle est arrivée trop tard dans un pays aussi divisé que jamais. Il y a deux Togo: un pour le RPT et ses ouailles et celui des damnés.

Pour une peccadille,un larcin, les hommes forts de la République peuvent t’écraser comme une mouche. Et quand ils t’accusent de vouloir…, d’être en voie de…, ou de tentative de coup d’Etat, toutes les gymnastiques lexico-juridiques sont possibles dans ce cas pour t’envoyer vite et bien dans l’au-delà ou au gnouf. Pour les affaires de ce genre, le colon Charles Debbasch est là. Il peut être consulté et reconsulté à loisir lorsqu’il s’agit de procéder à des contorsions juridico-politiques. L’homme est passé maître dans ces genres de choses. Il aurait voulu en finir avec le cas Kpatcha et consorts depuis.

Au moins Kpatcha, le principal accusé dans cette affaire de coup d’Etat a eu la vie sauve grâce à l’intervention manu militari de l’un de ses frères de sang Rock Balakiyem Gnassingbé. Le Colonel Kadanga et ses éléments partis pour liquider le demi frère du chef ont été surpris par l’irruption de Rock. Kpatcha et sa famille n’oublieront pas de sitôt la nuit du 13 au 14 Avril où leur maison a été pilonnée comme une cache d’assaillants prêts à conquérir le pouvoir. Au nom de la Réconciliation et du pardon, ces infortunés devraient être libérés.

Faure et ses amis avaient promis laisser la justice trancher l’affaire en toute transparence. Bientôt un an que Kpatcha et d’autres croupissent dans les salles de l’Agence Nationale de Renseignements sans savoir le sort qui leur est réservé. Pendant ce temps, la bande à Gilbert Bawara, Ingrid Awadé, Pascal Bodjona jubile d’avoir pu écarter le gêneur du clan. Certes, Kpatcha et ses coaccusés ne sont pas des enfants de chœur. Pareil pour Faure et sa cour qui ont aussi beaucoup de choses à se reprocher. Le bordel qui s’est installé à la tête du pays n’a pas pour géniteur Kpatcha.Les grâces présidentielles et la Réconciliation de cette année ne sont pas aussi les retrouvailles avec le cadet Kpatcha et les autres frères qui végètent dans les geôles de Faure.

Les réseaux de pilleurs qui opèrent en toute impunité aux Impôts, à la Douane, au port et au sein de l’armée n’ont pas pour parrain Kpatcha. Ce n’est non plus lui qui couvre des individus comme le Lieutenant-colonel KABIYA Egbam-Gbam Kilimbè de l’armée togolaise en mission en Côte d’voire pour le compte de la MINUCI qui détournait des vivres mis à la disposition de ses éléments pour revendre sur le marché. Parce que ledit officier est de la cour, il a été promu Chef de la sécurité des frontières après son retour de mission.

Il se sussure dans les couloirs du pouvoir que Kpatcha ne devrait être libéré qu’avec l’annonce de Faure comme président au soir du 28 février si la date de la présidentielle restait maintenue.

Si Faure veut gagner une place de choix dans les cœurs meurtris des Togolais, il n’a qu’à s’atteler à mettre fin à l’injustice ambiante et flagrante qui règne dans le pays.Mais n’est-il pas trop tard pour lui ?

Ahmed Bamba  Lynx.info

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