La classe politique du Togo s’est retrouvée ce 14 décembre 2009 à Ouagadougou au palais du Facilitateur du dialogue inter-togolais, Blaise Compaoré, pour discuter du mode de scrutin de la présidentielle qui doit se tenir au début de l’année prochaine. Ce mode de scrutin est à un tour en ce moment, et l’opposition voudrait qu’il se déroule en deux tours. Aucun consensus n’a été trouvé.
Le cortège, arrivé sur le coup de 11h, s’est aussitôt engouffré dans le palais présidentiel de Kosyam, pour en ressortir moins de deux heures et demies plus tard. Chaque partie campait sur sa position. Pendant que le Rassemblement pour le peuple togolais (RPT) insiste pour que le vote soit à un seul tour, l’opposition, elle, exige qu’il soit organisé en deux tours. «Malheureusement nous n’avons pas trouvé de solutions et le facilitateur nous demande de revenir dans une semaine», révèle Me Paul Dodji Apevon, le président national du Comité d’action pour le renouveau (Car). Et d’expliquer que pour l’opposition, le problème du mode de scrutin est un problème majeur. «Nous voulons que le mode de scrutin que nous avions adopté par référendum en 1992 soit rétabli pour que la justice puisse prévaloir. Ce mode de scrutin a été changé entre-temps en un seul tour. Et pour l’équité et la transparence de l’élection à venir, il faut son rétablissement», martèle t-il, avant d’avertir qu’«on ne peut pas nous fabriquer un mode de scrutin pour nous comprimer dans une gymnastique difficile dans laquelle nous ne nous retrouvons pas».
Les théories développées par le parti au pouvoir sont évidement aux antipodes de celles de l’opposition. «Le scrutin à un tour ne remet pas en cause la transparence des élections. Et le scrutin à deux tours n’est pas la garantie de légitimité d’un président qui serait élu au second tour», argumente Esso Solitoki, le secrétaire général du RPT. Avant de faire remarquer «qu’il y a eu des cas où les présidents ont été élus au second tour avec des scores très étriqués. Ces présidents sont-ils légitimes ou pas?».
Sur le perron de la présidence du Faso, les plaisanteries entre opposants et représentants du parti au pouvoir fusent. Un membre de la délégation du RPT assure sur un ton mi-badin, mi-sérieux que si l’opposition exige un scrutin à deux tours, c’est parce qu’elle est incapable de s’entendre autour d’une candidature unique. Pendant ce temps, les opposants se disent convaincus que si le pouvoir veut maintenir le scrutin à un tour, c’est pour conserver son fauteuil. Une situation qui ne les empêche cependant pas, assure Me Paul Dodji Apevon, «de continuer à préparer les élections sur le terrain, et de mobiliser l’électorat.
Desire T.Sawadogo