Mort d’Hamed Bakayoko : LAISSEZ ÇA! [Par Komla Kpogli]

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Jamais nous n’avons voulu parler de la mort de Hamed Bakayoko, premier ministre d’Alassane Ouattara, serviteur francafricain qui trône sur l’enclos colonial de Côte d’Ivoire après avoir été deposé là par l’armée française et les tirailleurs ivoiriens conduits par Guillaume Soro et ses lieutenants dont le De cujus, Hamed Bakayoko. Mais le devoir oblige: vu toute l’agitation. Bakayoko, et nous avons eu l’occasion de le dire et de le répéter dans certains cercles, est un gourmand et comme tout gourmand, sa vie ne peut qu’être plus ou moins courte. Et celle-ci ne peut que finir dans des conditions pareilles ( Ouattara dit qu’il est mort de cancer alors que des sources médiatiques disent qu’il a subi un arrêt cardiaque) à force de tout manger. Pour satisfaire cette gourmandise, Bakayoko a été dans toutes les sauces, dans tous les coups en jouant avec des stars du show-business, des joueurs du football, des artistes de toutes sortes qu’il cajolait et entraînait dans les arcanes de la Franc-maçonnerie. Bakayoko savait se rendre populaire pour sa propre gloire. Il savait utiliser la misère de la veuve et de l’orphelin pour se faire passer pour l’avocat des miséreux et des sans-voix. Tout ceci était très bien calculé, dans le but de se positionner comme un incontournable sur la scène politique qu’il entend gravir jusqu’au firmament.

Pour cela, il savait lécher les détenteurs du pouvoir au sommet tout en jouant avec les masses populaires envers qui il se comportait comme Robin des Bois, voleur des riches pour distribuer aux pauvres. Sauf que, comme indiqué plus haut, cet agissement relevait plus de la communication qu’autre chose. Bakayoko se présentait comme un pauvre qui savait travailler pour provoquer le destin. Cependant, il avait toujours omis de préciser qu’il avait eu entre ses mains des armes et des tonnes de fusils aux côtés de Guillaume Soro mandaté par la France pour conduire son mentor Alassane Ouattara au pouvoir. Avec des armes à la main et appuyé par des puissances coloniales, notamment la France, puissance africaine par excellence, n’importe quel pauvre type n’a-t-il donc pas le chemin tout tracé vers la réussite capitaliste? N’est-ce pas avec les armes que l’Afrique est tenue et ses richesses pillées par des gens comme Bakayoko et leurs soutiens internes et extérieurs? Guillaume Soro et Bakayoko et leurs amis ne sont-ils pas devenus des pachas couverts de fric en s’emparant de la moitié de la Côte d’Ivoire, pillant or et toutes les richesses durant presque 6 bonnes années en faisant transporter cet or parfois dans les avions des organisations soi-disant d’aide humanitaire? Des banques, à l’instar de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO, à Korogho n’ont-elles pas été entièrement vidées lors des attaques armées par les voyous rebelles à la solde de Ouattara et conduits par Guillaume Soro et Bakayoko et leurs amis dits Forces Nouvelles coachées par la France et Blaise Compaoré, alors président du Burkina Faso après avoir liquidé Thomas Sankara depuis 1983?

Plus tard, en 2011, ils ont pris le contrôle de la totalité de l’enclos colonial numéro +225, avec Ouattara comme chef de bande. C’est à partir de là que Bakayoko avait commencé par montrer sa gourmandise absolue. Progressivement, il assène des coups de coude aux premiers choix de Ouattara pour passer devant et acquérir le triste titre du plus fidèle lécheur, du plus caporal des garçons de courses et du fidèle chien de garde capable d’accomplir toutes les missions nécessaires pour que le grand boss et ses soutiens français et locaux jouissent à fond du butin colonial: Guillaume Soro, un des faiseurs du roi Ouattara qui vit aujourd’hui en exil en sait quelque chose. Il en est de même pour l’ancien premier ministre et candidat mourant, Amadou Gon koulibaly, sciemment positionné par Ouattara comme son dauphin, de sorte qu’après sa mort, il se re-présente lui-même comme le Sauveur. Ce qu’il fait avec brio à la grande déception de Bakayoko qui pensait avoir son heure sonnée pour le tout-premier rôle au sommet de la colonie ivoirienne. Finalement, Bakayoko deviendra le plus grand soutien de Ouattara dans son entreprise de conserver le pouvoir en tripatouillant la Constitution. Ouattara n’étant pas dupe, il finira par nommer le zélé Bakayoko, premier ministre pour essayer de l’avoir plus près de lui afin de calmer sa gourmandise dans un premier temps, puis de le neutraliser à moyen et long termes. Voilà qui est fait!

Et Ouattara n’a même pas attendu que la mort officielle de son premier ministre soit annoncée avant de lui nommer son successeur en la personne de Patrick Achi, un fidèle mais moins gourmand, moins donneur de coups de coude, moins zélé et tout aussi lécheur du chef mais plus fin. La règle dans ces milieux-là, c’est pas de pitié. Le pouvoir que le pouvoir! Rien d’autre.Aujourd’hui quand on voit toute l’agitation qu’il y a autour de la mort de Bakayoko, on est obligé de dire aux gens qui s’en réjouissent et qui avancent de grandes phrases philosophiques et proverbiales, comme on sait si bien le faire en Afrique, de laisser cette histoire et de consacrer plutôt cette énergie folle gaspillée autour de la dépouille de Bakayoko à l’organisation des masses populaires, dans la discipline et le sérieux, pour construire un véritable mouvement de libération et de reconstruction de la Côte d’Ivoire. Nous n’avons rien gagné avec la mort de Bakayoko et nous n’avons rien perdu non plus avec cette disparition. Qu’on soit content ou triste ou même indifférent, notre tour arrivera. Car, tout le monde mourra: un jour ou l’autre. Donc, la mort du vrai chef des franç-macons de Côte d’Ivoire n’est pas une victoire. Il était évident que ce Monsieur ne pouvait pas vivre plus longtemps compte tenu de sa gloutonnerie et ses coups bas qu’il présente aux yeux des naïfs comme de la gentillesse et de la générosité. L’analyse politique n’est pas une récitation. Nous autres avons dit dans certains cercles depuis longtemps que Bakayoko mourra de son ambition démesurée qu’il cache sous une fausse gentillesse. Toutefois, la vérité la plus crue, c’est qu’avec ou sans Hamed Bakayoko, les problèmes de la Côte d’Ivoire comme ceux des autres enclos coloniaux africains restent entiers.Donc, laissez ça et laissez-le se faire suivre par ses actes.

La vie est un choix, Bakayoko a fait le sien et a pactisé avec tout ce qui a le pouvoir. Il a vécu intensément son choix. Il est emporté, c’est la vie. Point final. Nous tous nous mourrons.Les enjeux qui confrontent les africains de Côte d’Ivoire sont immenses et ce sont les mêmes auxquels font face tous les africains des autres enclos coloniaux abusivement appelés Etats africains. Tant que nous n’allons pas nous affranchir de ce cadre colonial, il n’y aura rien à part l’élargissement des cimetières. Hamed Bakayoko est parti au cimetière. Laissons-le être conduit à sa dernière demeure par les siens ( famille, francs-maçons, affairistes de toute sorte et politiciens professionnels). Quant à nous qu’il a laissés derrière lui, continuons l’organisation du Tsunami populaire pour renverser le cadre colonial africain et entamer sa renaissance en attendant notre tour. Puisque nous aussi nous finirons par partir au cimetière. Même si nous n’avons pas la même moralité et la même gourmandise que celui autour duquel on s’agite actuellement pour rien.

Komla Kpogli, S.G du Moltra

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