Une étude qui se veut très sérieuse estime que dans environ 40 ans, les hommes des pays les plus industrialisés du monde seront stériles. Faut-il vraiment avoir peur ?
Allons-nous bientôt devoir faire face à une crise de stérilité masculine dans les pays les plus développés ? C’est en tout cas ce qu’indique une étude menée par des chercheurs européens et parue dans la revue Human Reproduction Update le 25 juillet 2017. Ces recherches indiquent tout d’abord que la moyenne des spermatozoïdes des hommes a déjà diminué de 60% en quatre décennies. Ce déclin toucherait des régions telles que l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Australie/Nouvelle-Zélande.
Les chercheurs auteurs de l’étude n’ont pourtant pas observé un tel déclin pour les Asiatiques, Africains et autres sud-américains sur un échantillon de 42.935 hommes ! Quoi qu’il en soit, l’étude pointe du doigt les modes de vie et si rien n’est fait, « les hommes n’auront plus ou presque plus de capacité reproductive à partir de 2060 » selon Chris Barrat, professeur en sciences de la reproduction humaine à l’université de Dundee (Écosse).
La baisse de fertilité est à lier à des problèmes de santé publique. Évoquons l’exposition aux produits chimiques tels que les pesticides, ou encore le bisphenol A, les perturbateurs endocriniens ainsi que le tabagisme, le stress et une alimentation peu saine. Évidemment, la quantité de spermatozoïdes est importante pour la fécondation, mais les résultats de l’étude sont quelque peu tirés par les cheveux, comme le montre l’argument ci-dessous :
« Quand vos grands-pères faisaient des prélèvements de sperme, ils prenaient ça très au sérieux et n’éjaculaient pas les 5 ou 6 jours précédant l’analyse. De nos jours, les choses ont changé. Je pense que la fréquence des éjaculations a depuis augmenté » déclare Stefan Schlatt, chercheur auprès de l’université de Munster (Allemagne).
La notion de problème de fertilité sur le moyen terme est source de désaccord chez les scientifiques et le lien entre quantité de spermatozoïdes et stérilité n’est pas si évident. Certains chercheurs estiment que les méthodes d’analyse ne sont pas fiables, donnant des résultats approximatifs, tandis que d’autres estiment que les échantillons prélevés, bien qu’en nombre, ne représentent pas l’ensemble de la population mondiale. En revanche, la qualité du sperme se dégrade, et tout le monde semble d’accord sur cette conclusion !
Yohan Demeure
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