A ce jour, depuis le 11 Avril 2011, en passant par le 29 Novembre 2011, le 28 Février 2013, au 28 Janvier 2016, la CPI a aligné trente-six témoins à charge contre le président Gbagbo. Et il resterait quatre-vingt autres. Mais rien de concret n’est sorti de leurs témoignages—malgré le parti pris de la majorité d’entre eux—pour soutenir la thèse de l’Accusation.
Au contraire. Le Bureau du procureur à chaque audience s’enfonce dans ses charges. “Le temps [qui]est un autre nom de Dieu,” est en train de les éprouver. Ce “Temps-dieu,” a presque déjà brisé complètement la base de leur charge—Le “plan commun” qui aurait consisté à exterminer les populations du “Nord” de la Côte d’Ivoire d’ethnie “Dioula” et de “religion Musulmane.” Populations, qui seraient selon les charges du procureur, “entièrement ” composées des “partisans de Alassane Ouattara.”
Stratégie criminelle pensée au plus haut sommet de l’Etat. Puis exécutée en vue de la confiscation du pouvoir d’Etat par le président Laurent Gbagbo, co-auteur “des crimes contre l’humanité.” Et perpétrés par une armée parallèle à l’armée nationale de Côte d’Ivoire et les miliciens à sa solde.
Conception et Elaboration du Plan Commun
Pour démontrer l’existence de ce fameux “plan commun,” le Bureau du procureur a sélectionné cinq échantillons de témoins—Les obligés du régime Ouattara. Les militants du Rassemblement Des Républicains–RDR–, parti de Alassane Ouattara. Les agents espions de l’impérialisme en service dans les organes de presse et dans les ONGs. Les pro-Gbagbo achetés et à la solde de Alassane Ouattara. Des individus enlevés et contraints d’aller témoigner pour le compte du procureur.
Cette classification faite par Alphonse Douaty, Le Secrétaire Général, Porte-parole du Parti Populaire, tendance Sangaré Abdouramane, dans la “Déclaration n° 11 du Front Populaire Ivoirien portant sur le procès de la Honte à la Cour Pénale Internationale” se vérifie à chaque audience. Malheureusement pour le Bureau du procureur, sa perle de témoins clefs quand elle ne fait pas défection, elle sort du sentier des charges tracer par l’Accusation.
Tarlue, Sam l’Africain, Abéhi, Obiénéré, et Kassaraté, Dévoilent les Intrigues de la CPI
L’obligation, les pressions, et les menaces comme moyen de recrutement des témoins expliqueraient la défection des recrues du Bureau du procureur. Jérôme Tarlue Junior, témoin P-483 qui a commencé son témoignage le 15 Novembre 2016 est une des victimes de cette pratique. Il révèle. Bensouda “m’a dit qu’elle voudrait forcement que je témoigne car si je ne témoignais pas, la vie de ma famille et de moi-même seraient en danger. Mais, elle voudrait que je témoigne contre le président Gbagbo.”
Barthelemy Ouattara Obiénéré, soldat pro-Ouattara, Capitaine et ex-Commandant du Camp de Gendarmerie d’Abobo, 14è témoin appelé à la barre, fait une révélation similaire le 6 Septembre 2016. Il déclare. “J’aurais préféré ne pas témoigner dans ce procès contre le président Gbagbo.” Puis il explique comment il est arrivé à se retrouver à la CPI. “Quand j’ai rencontré le Bureau du procureur, je n’ai pas manqué de leur signifier que je ne voulais pas mais, eux m’ont rétorqué que j’étais contraint à témoigner vu ma position et mon rôle dans la crise. J’ai réitéré ma volonté de ne pas témoigner mais ils ont insisté.”
Le Commandant du Groupement de l’Escadron Blindé–GEB–d’Agban, Jean Noël Abéhi, dit Alpha, est aussi dans le lot des témoins amenés de force à la CPI. Bien qu’en prison, il a résisté longtemps aux pressions des missionnaires de cette institution esclavagiste. Sentant ses chances ruinées, le Bureau du procureur a fait intervenir Silvia Alejandra Fernandez de Gurmendi, présidente de la CPI, auprès de l’officier. Face à la résistance du Commandant Abéhi, de Gurmendi et autres mettent dans la balance, promesses et menaces. Stratégiquement, il cède. Le 6 Juillet 2016 il dépose son témoignage par vidéoconférence à partir d’un camp militaire. Cependant, son audition est des plus favorables aux accusés.
Interrogé le 31Mars 2017 en contre-interrogatoire, le témoin P-10, le Général Georges Guiai Bi Poin, ex-Commandant du Centre de Commandement des Opérations de Sécurité–CECOS–fait lui aussi des révélations sur les conditions dans lesquelles il avait été contraint de témoigner contre son ex-patron. Et dénonce le chantage et les pressions de la part du régime Ouattara et de la CPI. Notamment sa mise en détention, pour obtenir des témoignages favorables au Bureau du procureur. D’abord, il informe par qui il a été introduit aux enquêteurs de la CPI. “Un jour durant le mois d’Août 2011, j’ai été appelé par un conseiller du ministre de la Défense Guillaume Soro qui m’a annoncé qu’il y avait des représentants de la Cour Pénale Internationale qui souhaitaient s’entretenir avec moi. Peu de temps après, il m’a mis en contact avec un certain M. Bah qui disait travailler pour la CPI. Je ne me suis pas opposé et j’ai accepté de le rencontrer.” Cette fondation posée, il raconte l’insatisfaction du Bureau du procureur et du système Ouattara par rapport à sa déposition. “Il m’a posé des questions sur la crise post-électorale. Je lui ai donné des réponses qui ont paru ne pas le satisfaire. Car plus tard, quelqu’un m’a informé que les autorités Ivoiriennes avaient été saisies par la CPI et celui qui m’a interviewé, que mes réponses n’ont pas été satisfaisantes selon le niveau de responsabilités que j’occupais.”
Ensuite, Bi Poin introduit la Chambre à la connaissance des menaces, des pressions, et de la torture dont il a été l’objet. Il rappelle notamment sa détention comme moyen de pression afin qu’il révise sa première déposition menée par Bah. Il explique. “Jusqu’au 10 Août 2011, je n’étais pas en détention. J’ai été mis en prison du 20 Août au 27 Décembre 2011. Chose bizarre, j’étais en détention et je rencontrais les membres de la CPI, sans le vouloir. J’ai été conduit de la prison chez le juge d’instruction puis subitement chez les enquêteurs de la CPI. Je n’ai pas du tout apprécié cela.” Enfin, le Général Bi Poin dénonce les voies tortueuses de la CPI en concubinage avec le régime Ouattara pour lui extorquer un témoignage à charge contre le président Gbagbo. “Je leur reproche qu’on me prenne de la maison d’arrêt, qu’on me fasse croire que c’est le juge d’instruction que j’allais rencontrer et subitement on me dit que ce sont les enquêteurs de la CPI que j’allais rencontrer.”
Corruption des Témoins, Vol des Documents, et Manipulation des Charges par la CPI
Déjà dans la tourmente, le Bureau du procureur se fait cueillir le 9 Mars 2017 par le Général Kassaraté Tiapé Edouard, témoin P-11, pour faux et usage du faux. Il expose. “Cette signature ne reflète pas entièrement ma signature. Je n’arrive pas à comprendre que je puisse adresser un document à mon aide de camp qui est avec moi au quotidien.” Le juge-président Tafusser Jacob Cuno qui tient absolument que Kassaraté dise ce que le procureur veut entendre, sort cet officier de sa réserve. Il crache. “Quand je réponds vous dites que je mens.” Petite phrase qui rend Cuno fou. Inquiet puisqu’elle se retrouve désormais dans le dossier en sa défaveur. Cette sortie du Général Kassaraté taira l’orgueil de Cuno au passage de Georges Guiai Bi Poin—Le Général aux allures d’un officier casseur.
Même le Général Brindou M’Bia, ex-Directeur Général de la police nationale, témoin P-46, qui a commencé son témoignage le 15 Février 2016, et qui n’a pas été un exemple de courage ni percutant, comparé aux Généraux Kassaraté et Bi Poin, et au combattant Tarlue, critique les méthodes pas catholique du Bureau du procureur—Le vol des documents. Il renseigne que “la CPI lui a joué un sale tour.” Et a “pris des documents de police” sans l’informer. Mais il accuse aussi Eric McDonald d’usage de faux. Ce dernier lui ayant présenté un document qu’il ne lui a jamais remis et qu’il ne reconnaît pas.
Junior Gbagbo Tarlue ouvre une autre porte. Celle de la corruption organisée par la CPI autour du recrutement de ses futurs témoins. Il note. “Ils ont commencé à me faire des cadeaux—portables, argent, aides, habits, et tout—…Pour me blaguer, la CPI m’a envoyé au Maroc faire un long temps là-bas. Je ne manquais de rien…Ils m’ont promis voiture, maison, assez d’argent si je témoignais contre mon président Gbagbo.” Mais cette bonne(?) entente est précaire. Puisqu’il sera étiqueté “témoin hostile” par le Bureau du procureur. Il explique les conséquences de ce revers. “La CPI ne s’occupait plus de moi, ils ont bloqué mon passeport, m’ont arraché les portables et appareils qu’ils m’avaient donnés. Ils m’ont remis 60 Euros pour le reste de mon séjour.” Cette torture sur le témoin-récalcitrant ne s’arrête pas là. Il rapporte. “Ils m’ont arraché tous les habits de froid…et depuis j’en souffre. Mais, pour Gbagbo je garde ma dignité.” Cette méthode-CPI est proche de celle des Nazi, et comparable à ce que Ouattara et ses rebelles infligent à leurs prisonniers. Tarlue conclut. “Je voulais leur dire que je m’en fous car j’ai dit la vérité sur mon président et j’ai sauvé ma dignité. Jamais je ne trahirai mon Gbagbo.”
Pris dans son propre piège Eric McDonald, représentant de l’Accusation, tente un dernier coup. Faire admettre à la Chambre que Tarlue est un mercenaire qui aurait reçu de l’argent ou un salaire “dans le cadre d’un échange contractuel” pour service rendu au président Gbagbo. Il éclate. “Nous voulons savoir s’il a peur d’être identifié en tant que mercenaire.” Sans se lasser, McDonald “tourne autour du pot…Pose la question douze fois.” Mais “n’y arrive pas.” Cuno s’en mêle. “Nous avons obtenu suffisamment d’informations sur ce point pour trancher ultérieurement.” Jérôme Tarlue réagit à son tour et dénonce cette attitude méprisable de McDonald. “Il faut cesser d’infantiliser les gens, de tenter de les manœuvrer. Il faut respecter me semble-t-il et le témoin et la justice.”
Plutard, Tarlue publie un autre fait. “La CPI, m’a proposé plus de 2 milliard, pensant que je témoignerai pour eux, mais après mon témoignage, je suis rentré avec rien parce qu’ils ont vu que mon témoignage était en leur défaveur. Je ne pourrai jamais trahir mon Gbagbo.”
La Communauté Internationale(?) Mise à Nu et Dépiécée
Après la cinglante gifle de Tarlue au zélé procureur McDonald et sa suite, il s’attaque à la fourberie des mandataires du Bureau du procureur. Il charge. “La communauté internationale(?) a joué un double jeu.” Cette précision faite, il poursuit. “Les blancs! Ils doivent laisser les Africains gérer leurs propres affaires. Je ne parle pas que de la Côte d’Ivoire. Je parle de l’Afrique entière.” Discours qu’approuve le président Gbagbo, d’un sourire et de plusieurs hochements de tête qui se poursuivent avec la suite de ses propos. “Ils doivent nous permettre d’avoir des chefs qui ont du pouvoir. Ils ne peuvent pas nous diriger comme ça à distance. Par procuration. Je ne suis pas d’accord. Je suis pas d’accord.” Sur ce ton d’indignation, il boucle sa déclaration antisystème par une adresse qui caractérise ceux qui s’offrent en sacrifice pour les autres. “Je dis la vérité. On peut me ramener chez moi, On peut m’abattre. De toute façon, je dis la vérité.”
Sam Mohamed Jichi aussi appelé Sam l’Africain, homme d’affaires Libano-Ivoirien, lors de son volet d’audience débuté le 7 Mars 2016 éclaire la Cour sur le rôle néfaste de la France dans le drame Ivoirien. Il rappelle. “Le président Laurent Gbagbo voulait toujours négocier pour le bien-être des Ivoiriens. C’est à ce moment que la France est intervenue en tant qu’arbitre alors que tout le monde savait que la France était le père de la crise en Côte d’Ivoire.”
Jérôme Tarlue Junior sur le “double jeu” des maîtres du monde, explique. “La communauté internationale qui prétend défendre le droit humanitaire n’a jamais montré une seule photo des personnes tuées dans la résidence de Gbagbo.” Puis s’écrie. “Ce n’était pas la peine de tuer des innocents.” Ensuite, clarifie l’audience sur la manipulation par la communauté internationale(?) des images du kidnapping du président Gbagbo, qui faisait croire que c’étaient les rebelles de Ouattara qui l’avaient arrêté. La version exacte des faits, il la donne. “Ce sont les Français qui ont capturé Gbagbo et non pas les forces rebelles.” D’ailleurs, précise-t-il, ces criminels qui “ne pouvaient rien faire seuls, avaient déjà tout arrangé avec la communauté internationale(?).”
Le Général Kassaraté pour donner la vraie mesure sur le fait que ce sont “les Français qui ont fait le travail,” informe le collège des juges que les Français avaient “toutes sortes d’armes, automatiques, à poing, et des roquettes.” Dans son récit, il fait savoir qu’ainsi équipés, ils attaquaient les positions des FDS. Allant jusqu’à tuer “une fillette de 7 ans par une roquette lancée sur le camp Agban qui a traversé le toit de la maison d’un gendarme.” il relate aussi qu’“un survol aérien quotidien par les hélicoptères appartenant sans doute à l’ONUCI et à la France” leur permettait de donner leurs positions aux rebelles. L’implication de la communauté internationale(?) dans la crise Ivoirienne, est aussi témoignée par un déserteur au service de Ouattara. Le Capitaine Barthelemy Ouattara Obiénéré. Il reconnaît avoir vu au Golf Hôtel—QG de Alassane Dramane Ouattara—des “officiers Français,” et reconnu des “contingents Onusiens du Togo, du Sénégal et du Bangladesh.”
Jean-Marc Simon, Philip Carter III, et Young Choï, Soldats Impérialistes sur le Terrain
Sur le terrain, Jean-Marc Simon et Philip Carter III—respectivement ex-ambassadeurs de France et des Etats Unis en Côte d’Ivoire—, en collaboration avec Choï—représentant de l’ONU en Eburnie—,tous, plus baroudeurs que diplomates, ont contribué à donner de faux résultats électoraux qui ont embrasé ce pays en voie de souveraineté, retombé depuis Avril 2011 dans la dépendance et l’esclavage. Outre ces soldats en veste-cravate, le déroulement du procès à la CPI révèle que des soldats en treillis avaient été mobilisés pour décapiter l’armée nationale Ivoirienne de sa haute hiérarchie. A ce sujet, “deux officiers Américains étaient venus demander à Kassaraté si la Gendarmerie ralliait le camp de Ouattara.” A témoigné ce Général de Gendarmerie qui a donné à ces soldats-politiques, une double réponse-leçon. Une éducative, leur rappelant qu’“il s’agissait d’un débat politique.” Par conséquent, réservait aux politiques. L’autre leçon est militaire. Il les instruit que “la Gendarmerie était apolitique.” Peut-être pas aux Etats Unis.
Cependant, ces flibustiers avaient réussi à organiser la désertion de certains officiers félons. Parmi eux, le Général Detho Letoh—Commandant des Forces Terrestres—.Nicolas Kouakou—Commandant du Centre de Commandement Intégré—le capitaine Raoul Allah Kouakou(chef des opérations à Z-Hounien), des officiers retraités dans les ambassades comme, le Colonel-major Mian Gaston(Japon), le Colonel Oulata(Washington), le Colonel Alassane Diallo(Ethiopie), ou le Colonel Diomandé Megnan, le Colonel Kouassi Patrice. Mais aussi Kassaraté et M’bia qui avaient rejoint Ouattara avant le 11 Avril…ou encore Barthelemy Ouattara Obiénéré qui raconte sa défection à la CPI. Il rapporte. “J’ai passé [dit-il] la nuit à la base de l’armée Française à Port-Bouet—Sud d’Abidjan—avant d’être transféré, ‘camouflé,’ jusqu’au Golf Hôtel, le QG de M. Ouattara.” Toute chose qui renforce la thèse que les armées Française et Onusienne transportaient les rebelles d’une région ou d’un coin de la ville à l’autre pour attaquer les positions des forces légales dont la maigre flotte aérienne avait été écrasée au sol sans déclaration de guerre par l’armée Française. Diminuant sa capacité d’attaque et de défense. Une guerre non-déclarée contre le peuple Eburnien, qui va se poursuivre plutard, lorsque ses quelques armes lourdes désuètes vont être pulvérisées une fois encore par l’aviation coloniales Française et celle du nouvel ordre mondial sous la bannière Onusienne.
Leurs actions de déstabilisation passent aussi par le noyautage du cœur de l’exécutif et de l’institution militaire. Kassaraté annonce qu’“au sein du palais présidentiel il y avait un service d’écoute Français installé au sein du palais présidentiel qui écoutait leurs conversations.” Sur le théâtre des opérations, le Commandant Jean Noël Abéhi détaille. “Des blancs combattaient au sein du commando invisible.” Ce que les media occidentaux, HRW, FIDH, Amnesty international, leurs appendices, et leurs maîtres ont toujours nié.
Matthew Wells—HRW—et Nigel Walker—Documentaliste—au Service du Mensonge
Diplomates-baroudeurs, soldats, légionnaires, et les agents des ONGs et des media, avaient été engagés dans la guerre antiGbagbo. L’Américain Matthew F. Wells ou Matt Wells, de Human Rights Watch, témoin P-369, et le Britannique Nigel Walker, documentaliste-freelance, témoin P-431, s’étaient jetés dans l’arène de la CPI dans l’intention d’aider le Bureau du procureur à valider sa thèse de “plan commun.” Plan qui, selon le substitut du procureur Melissa Pack, “commence à l’élection de M. Gbagbo, puis se développe comme c’est dit dans le document contenant les charges.” Pack fait ce point en réponse à la question “est-ce que vous pouvez m’expliquer en quoi tout cela est pertinent?” du juge-président Cuno, lassé de regarder un défilé de vidéos qu’elle présente à P-431. Remontant pour certaines à 2000, Melissa Pack voulait démontrer avec la complicité de Walker, que “la conception et l’élaboration de ce plan commun” bâtit sur trois axes, “le contrôle des jeunes,” “la coordination des groupes de jeunes,” et “la tentative délibérée d’entraver le cours normal des élections,” aurait débuté dans les années 2000 avec Blé Goudé comme un des moteurs de son exécution.
Nigel Walker—9è témoin à charge, réalisateur en 2006 du film documentaire “Shadow work” focalisé sur “les jeunes patriotes et leur leader Charles Blé Goudé” partage cette démarche et l’objectif poursuivi par le substitut du procureur. Mais incapable de soutenir ses allégations devant la chambre, Walker craque. Le 25 Mai 2016 il reconnaît qu’il n’a pas été objectif dans la présentation des faits. “Je connais [dit-il] les règles du journalisme: impartialité, objectivité, neutralité,….Mais pour les faits je ne suis pas objectif.”
Avant lui, c’était un autre mercenaire. Matthew Wells. Supposé chercheur en Afrique de L’Ouest de la secte HRW. Cet agent de l’impérialisme est une pièce rare pour le Bureau du procureur. D’abord parce qu’il s’est toujours comporté comme un militant du RDR. Ensuite, sa classification discriminatoire des victimes en faveur de Ouattara, est une aubaine pour le procureur. Position de partialité qui malheureusement compromet sa mission en Côte d’Ivoire et déteint sur ses rapports d’étude que la Défense dépouille sans peine. Leur bilan est sans appel.
Me Altit conclut qu’ils sont construits sur des “ouï-dire” et non sur des faits vérifiés par l’auteur. Me Jean-Serges Gbougnon boucle les égarements de Wells par un cinglant, “vous êtes formel sans avoir vu.”
Coincé, l’expert(?) Afrique de l’Ouest de HRW renie la paternité des rapports qu’il avait lui-même produits et qui ont servi de pièces maîtresses au dossier de l’Accusation et aux accusations des media occidentaux aux ordres. Avouant que “ses rapport étaient manipulés par ses supérieurs.” Notamment dans la division des droits de l’homme, la division politique, la division Africaine, la division juridique, et plein d’autres. “A la fin de toutes ces modifications et observations, …, le rapport est-il encore, est- il toujours votre rapport?” Lui demande Cuno Tarfusser, sceptique sur la nature et le sérieux d’un “rapport validé [selon ses termes]par des gens qui n’étaient pas sur le terrain.” Des personnes “qui n’avaient pas mis pied en Côte d’Ivoire.”
Le témoignage de P-369, témoin n°8 du Bureau du procureur, recueilli à partir du 17 Mai 2016 avait aussi révélé que HRW a refusé de rencontrer les avocats du président Gbagbo sur instruction de la France. Un aveu qui vient confirmer que Gbagbo est prisonnier de la communauté internationale(?) et non des faits qui lui sont reprochés.
Joël N’Guessan Témoin P-48, le Cocorico du RDR Tombe dès les Premières Balles
Les vrais théoriciens et exécutants de la guerre Ivoirienne se sont aussi déportés à La Haye. Comme en Côte d’Ivoire ils y ont amené l’animosité. Joël Kouadio N’Guessan, le “Muezzin” du RDR, 12è témoin du procureur, s’illustre à la barre par la haine, le mépris, l’arrogance, la nervosité, et l’agressivité. Comme d’autre militants-sympathisants-RDR avant lui.
Il truffe sa tranche de témoignage d’incohérences, de contradictions, d’impolitesse, et de mensonge. Le plus cocasse est cet extrait du 28 Juin 2016. “Le Général Banny. Je me suis personnellement rendu à son domicile parce qu’il m’a appelé—j’ai des liens de parenté avec lui—pour me faire constater que toutes ses médailles et ses grandes décorations qu’il a eues à travers le monde en tant que Général ont été pillées. C’est là qu’il va me donner une information capitale. Il me dit ceci. ‘J’ai appelé le président Gbagbo pour lui demander de m’envoyer du secours pour que l’on ne pille pas ma maison.’ Le président Gbagbo lui aurait rétorqué ceci. ‘Mon Général, trouvez les personnes pour assurer votre sécurité et vous m’enverrez votre facture’.” Ces propos mensongers font réagir le président Gbagbo qui désavoue N’Guessan en pleine séance d’un geste discret du doigt et d’une moue tirée au sourire.
D’une contradiction à l’autre, Joël N’Guessan qui a l’art de se dédire, revient sur une de ses dépositions phares se rapportant à la conférence de Linas Marcoussis. Ayant préalablement affirmé que les détails de cette conférence avait été réfléchis par Gbagbo, il se rétracte. Et déclare que les autorités Françaises auraient proposé ces détails au président Gbagbo qui les aurait validés.
Débordé par les questions de la Cour, et sans maîtrise de soi, il renseigne sur les liens établis entre les partis politiques légaux et la rébellion qui a attaqué l’Administration Gbagbo. Il instruit que le PDCI, le RDR, l’UDPCI, et le MFA s’étaient alliés aux mouvements rebelles—MPCI, MPIGO, et MJP—pour former le G7 afin de combattre le président Gbagbo. Pour légitimer ces criminels de guerre, Bédié les avait baptisés d’un nom plus soft et neutre—les “Forces Nouvelles”. Fais savoir l’envoyé du RDR.
Désenvouté au fil du procès par la Défense, il finit par avouer le 30 Juin 2016—dernier jour de son témoignage—malgré la haine injustifiée qu’il voue aux Gbagbo, qu’il ne “serait peut-être pas en vie” sans l’intervention de la première dame, Simone Gbagbo et de son neveu Stéphane Kipré. Il insiste. “Je l’ai à maintes fois dit et répété que sans eux, je ne serais peut-être pas en vie.”
“Rien n’Est Clair Dans ce Procès,” Selon le Juge-président Cuno Tarfusser
Analysant le passage des premiers témoins, Cuno Tarfusser, abusé et obsédé avoue qu’il y a déficit de preuves. Il ponctue cela par “rien n’est clair dans ce procès.” Puis doute de la crédibilité des témoins à charge, en lançant, “Y a problème sur les témoins.” On pourrait se demander pourquoi il ne met pas un terme à ce procès “ridicule avec des témoins ridicules” pour emprunter l’expression de Odile Tobner, la veuve de Mongo Béti, dans Le Quotidien d’Abidjan du 10 Avril 2017.
Trente-six témoins à charge. Aucune piste pour confirmer l’existence du “plan commun.” Au contraire.
Tous les “appelés” du Bureau du procureur, même les plus cruelles, reconnaissent en Gbagbo, un démocrate. Un homme de paix. Un souverainiste. L’insoumis. Le père. Sam l’Africain, 5è témoin appelé à la barre par le Bureau du procureur a déclaré, “Laurent Gbagbo est un père pour moi.” Plusieurs récits ont plus ou moins fait ressorti ce caractère du président Gbagbo.
Enonçant son côté souverainiste, Sam l’Africain raconte. “L’homme que je connais a toujours lutté pour la souveraineté totale de la Côte d’Ivoire et je pense c’est pour ça qu’aujourd’hui il se retrouve ici.” Une vérité sue en Côte d’Ivoire et par les panafricanistes. Axiome qui met en cause d’un côté l’implication de la communauté internationale(?) dans la guerre contre Gbagbo. Et de l’autre, déconstruit la base fondamentale des thèses de l’Accusation.
Souverainiste, les témoins lui reconnaissent aussi sa qualité d’homme de paix. Le Commandant Abéhi lors de son audition à la CPI confie. “Je suis fâché avec le président Gbagbo parce qu’il ne m’a pas autorisé à faire la guerre…Moi je voulais faire la guerre…Je ne comprends pas pourquoi c’est celui qui a refusé de faire la guerre qui est à la CPI.” Tarlue Junior sonne la même trompette. Il déballe qu’ils auraient pu abattre les hélicoptères de combat de l’ONUCI et de la France. Mais “le président Gbagbo les avait interdit de tirer sur eux.” Le procureur qui veut manipuler le slogan de campagne “On gagne ou on gagne” et “Y a rien en face” de la LMP pour faire porter au président Gbagbo la responsabilité de la rupture du climat de paix en Côte d’Ivoire, est stoppé net par Sam l’Africain. Il éclaire la Cour que ces bouts de phrase “ne sont rien d’autre que des slogans de campagne.” Et rien de plus.
Le Général Guiai Bi Poin, qui a commencé sa déposition le 27 Mars 2017 a dit deux jours plutard, le 29 Mars 2017 que Laurent Gbagbo privilégiait la voie de règlement politique à celles des armes. Pour étayer ce point, il relève la question du recomptage des voix proposé par le président Gbagbo. “Nous savions que le président n’a cessé de dire depuis le début qu’il fallait qu’on fasse le recomptage des voix. Avec le recul aujourd’hui on remarque que ça a eu de bons résultats ailleurs en Afrique qui ont fait moins de dégâts.”
Même Joël N’Guessan qui a toujours juré pour la perte des Gbagbo, admet néanmoins et sans contrainte que le président Gbagbo est un homme de paix. Un non-violent qui avait toujours à cœur de lutter contre les violations des Droits de l’Homme. Raison pour laquelle “il avait créé un département des Droits de l’Homme dans son gouvernement.” Alors, Comment une personne qui promeut et défend les droits de l’homme peut-il à la fois être un criminel de guerre? Cette question, le Bureau du procureur ne se la pose pas. Ils tiennent leur prisonnier. Celui qui aurait levé une armée parallèle pour un pouvoir à vie.
Pour faire avaler cela, leur stratégie consiste à attribuer toutes les victimes qu’ils appellent “civiles” au président Gbagbo. Pourtant, “durant la crise, il y a eu des morts, mais cela n’a pas été planifie, c’était dans le désordre.” Informe Sam Mohamed Jichi dont la pensée énonce qu’il y a eu des victimes de part et d’autre des parties en conflits. Sur cette histoire de “victimes civiles(?),” le Général Poin pose une question essentielle. “Pourquoi pas aussi sur les victimes militaires? Parce qu’il y a eu six policiers de tués …dont certains ont été cramés dans leurs véhicules à coup de RPG 7… au cours d’une marche, pas lors d’un conflit, mais au cours d’une marche.” Barthelemy Ouattara Obiénéré, soldat-déserteur pro-Ouattara, informe lui aussi la Chambre sur le massacre des FDS. Se référant au sujet des femmes prétendues tuées par Gbagbo, il parle de “mascarade” avant d’entrer dans les détails. Il explique. “Des tireurs embusqués ont utilisé des femmes comme des boucliers pour se dissimuler et tirer sur les Forces de défense et de sécurité.”
Explorer les morts civiles de la marche des femmes d’Abobo, est capital pour le Bureau du procureur. Il s’agit pour l’Accusation de renforcer son opinion sur l’existence d’une “chaine de commandement” qui irait de la présidence aux généraux, puis aux soldats et aux miliciens. Dans la conception du Bureau du procureur, le chef d’Etat-major particulier du président Gbagbo serait celui qui communiquait les données militaires sur le terrain au président. Et renvoyait les recommandations du chef de l’Etat aux officiers du théâtre des opérations. Mais le Général Kassaraté, témoin P-11, ne laisse pas cette morbide idée du procureur fleurir. Il exclut une communication quasi-absolue entre le président Gbagbo et son chef d’Etat-major particulier. Précisément, il dit. “Ce n’est écrit nulle part dans la Constitution que le chef d’Etat-major particulier doit informer le président de la République de tout.” En clair, tout dépend “de son propre gré.” Cette analyse Du Général est à double-fourche.
L’une attestant que le président Gbagbo n’avait aucune maîtrise de la gestion militaire de la crise Ivoirienne. L’autre étant une réplique à McDonald. Ce dernier attribuant au Général une déposition selon laquelle la Constitution obligerait le Chef d’Etat-major particulier de la présidence à toujours rendre compte au Chef de l’Etat. Ce à quoi, le Général Kassaraté avait répondu, “je n’ai jamais dit ça.”
Qu’à cela ne tienne, le procureur tient à cette fameuse “chaine de commandement” pour valider sa thèse de “plan commun.” Il oriente ses hypothèses sur la piste ethniciste pour faire accepter que les FDS étaient une armée ethnique à la solde du président Gbagbo. Une grossièreté que le commandant Abéhi bat en brèche. Rappelant à Bensouda et McDonald que “l’armée Ivoirienne était un mélange de toutes les ethnies.”
La marche du 16 Décembre 2010 est un autre point focal des charges du Bureau du procureur. Cependant, il n’arrive pas à prouver que cette démonstration était pacifique. Le Général Kassaraté sur des faits et non des ragots si chers aux procureurs avait établi que les rebelles de Ouattara en civil avaient infiltré ce rassemblement. Jeannot Ahoussou Kouadio, ex-ministre, ministre sans portefeuille de Ouattara, confirme cette infiltration qui faisait partie de la stratégie insurrectionnelle de Ouattara. Il confia qu’il y avait “300 jeunes gens bien conditionnés, bien formés” dans cette manifestation du 16 Décembre. “C’était avec eux qu’on devait aller libérer la télé.” Avait-il évoqué. Précisant que ces tueurs “c’étaient pas des femmelettes.” Outre Ahoussou Jeannot, le 13 Décembre 2010 Soro, le sous-chef rebelle du chef rebelle Ouattara, motivait leurs rebelles à se préparer pour la marche-attaque des institutions de la République. Il leur demanda de se tenir prêts pour le 16 Décembre.
Horizon Ténébreux pour le Bureau du Procureur
Qu’est ce qui reste au Bureau du procureur pour convaincre? Ses arguments fondés sur des coupures de journaux partisans et les “ouï-dire,” qui ont étoffé leur dossier à charge s’écroulent à chaque volet d’audience. Les témoins? Aucun de ceux qui se sont succédés à la barre n’a pu aider à établir avec preuve matérielle à l’appui, l’existence d’un “plan commun” visant à génocider le Nord/Musulman.
Pourtant, ce n’est pas faute de n’avoir pas diversifié les témoins. Puisque certains ont déposé sous le joug comme le Commandant Abéhi. D’autres, comme Tarlue Jérôme Junior ont dit leur part de vérité alors qu’une menace de mort pèserait sur eux. D’autres encore, comme Joël N’Guessan ou Barthelemy Ouattara Obiénéré, qui jouissent de la confiance de Ouattara, ont témoigné. Certains qui ont perdu son attention comme Sam l’Africain, ont répondu présent à la barre. Le procureur a aussi aligné contre le président Gbagbo, des témoins comme Brindou M’Bia, Edouard Kassaraté, ou Guiai Bi Poin, qui ont été rachetés par ce régime despote. Malheureusement les faits ont retourné les charges de l’Accusation contre elle. Déroutant le Bureau du procureur qui a requalifié certains. Les appelant “témoins hostiles.” Exigeant parfois une suspension de séance.
Dans le panier des témoins du Bureau du procureur, “il reste 80 à interroger” selon Fadi El Abdallah. Le cocorico de cette institution colonialiste. Il est à craindre que ces derniers ridiculisent encore plus l’équipe du Bureau du procureur. Ça c’est un fait. En plus, Jacob Tarfusser Cuno qui semble au fil des mois presser à boucler ce “procès ridicule” pourrait se résoudre à l’accélérer.
Ce qui indique que le président Gbagbo qui a une “capacité à rebondir fracassante, [qui]remonte toujours les épreuves, [et]possède un don politique mystérieux,” comme l’a dit Sangaré Abdouramane dans LG Info du 11 Avril 2017 pourrait revenir à la maison plutôt que prévu avec des “vêtements de gloire.”
Dr Feumba Samen
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