Non M. Le Drian, la France n’a pas sauvé la Centrafrique

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A la veille de la visite à Bangui, le 31 octobre, du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, la situation en Centrafrique s’aggrave de jour en jour. En clôturant l’Opération Sangaris, débutée le 5 décembre 2013, le ministre de la défense osera-t-il encore proclamer que cette opération extérieure à été un succès ?

En effet, les beaux discours ne trompent plus personne car le feu prend partout. Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont, de plus en plus, discrédités par la population et honnis par le million de réfugiés, de déplacés, de sinistrés et des parents des victimes qui se comptent par centaines.

Bangui au bord du gouffre

Chaque jour les tueries ensanglantent le peuple centrafricain dans l’indifférence des médias internationaux et du pouvoir issu des élections de février 2016 qui avait déjà fait preuve de son incurie avant 2013.

Lundi 24 octobre c’était le mot d’ordre « Bangui ville morte », lancé par un petit groupe peu représentatif mais qui a été néanmoins très suivi par la population excédée par l’anarchie galopante et qui s’en prend désormais à la Minusca accusée de tous les maux. La répression s’est traduite par six tués et des blessés. Mardi 25 et Mercredi 26 octobre ce sont les rezzous du « general » Sidiki qui ont détruit plusieurs villages dans l’Ouham-Pende notamment près de Bocaranga et Koui avec leur lot de victimes et de sinistrés. Jeudi 27 octobre, les affrontements ont eu lieu près de Grimari dans la Ouaka faisant une dizaine de morts. Le dénombrement macabre est désormais quotidien et sans fin, jusqu’à quand ?

Avec la quasi disparition de l’État dans les préfectures orientales, de plus en plus coupées de Bangui, on ignore même le degré de barbarie qui y sévit.
Pendant ce temps là, trop occupés à préparer la liste des financements qui seront sollicités à la prochaine Table ronde de Bruxelles et méprisant la misère populaire pourtant de plus en plus perceptible, le président Touadera et son gouvernement fustigent les leaders de l’opposition qui seraient à l’origine et les responsables de toutes ces graves atteintes aux droits de l’homme. Rien d’étonnant car ce genre de stigmatisation est classique pour tous les régimes en perdition.

La Centrafrique était au bord du gouffre il y a 3 mois, elle y est chaque jour davantage. L’Onu et les principaux bailleurs de la Centrafrique se doivent de réveiller les autorités centrafricaines de leur somnolence coupable afin d’éviter le pire. La journée du lundi 24 octobre aura probablement été un coup de semonce.

Aza Boukhris

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