Le général Diendéré avait joué un rôle-clé dans le putsch de 1987
«Toutes les forces armées nationales convergent vers Ouagadougou dans le seul but de désarmer le Régiment de sécurité présidentielle (RSP – garde présidentielle) sans effusion de sang», indique le communiqué. «Nous leur demandons de déposer les armes», ajoutent les chefs de corps.
Trois colonnes de l’armée burkinabè, loyales au régime de transition renversé par le putsch, faisaient route lundi vers la capitale Ouagadougou, a rapporté à l’AFP une source au sein de l’état-major.
Ces trois colonnes, provenant de l’ouest du pays (Dédougou et Bobo Dioulasso), de l’est (Kaya et Fada N’Gourma) et du nord (Ouahigouya), font route vers la capitale, a affirmé cette source. Ces unités sont loyales au régime de transition et ne soutiennent pas le coup d’État du 17 septembre perpétré par une unité d’élite de l’armée.
Colère et frustration étaient palpables dans les rues de la capitale burkinabè et de sa périphérie, où des jeunes ont érigé des barricades pour protester contre ce projet qualifié la veille de «honteux» par le collectif Balai Citoyen, en pointe dans le soulèvement populaire qui avait balayé le président Blaise Compaoré en 2014.
Selon un dernier bilan hospitalier samedi, les violences qui ont accompagné le coup d’État ont fait au moins dix morts et 113 blessés.
Internet était quasi inaccessible lundi et plusieurs réseaux de téléphonie mobile étaient coupés. Les appels à manifester via les réseaux sociaux avaient joué un rôle prépondérant dans l’organisation du soulèvement populaire qui avait mis fin aux 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré fin 2014.
«Ils essaient d’empêcher les gens de communiquer», commentait Issouf Ouédraogo, 25 ans, critiquant l’impunité promise aux putschistes, qui n’ont pas hésité à tirer sur la foule: «Les décédés, c’est cadeau»
Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre de 17 millions d’habitants, a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreux coups d’État militaires. Le général Diendéré avait joué un rôle-clé dans le putsch de 1987 qui avait porté au pouvoir Blaise Compaoré et s’était soldé par la mort du président Thomas Sankara.
CameroonVoice
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