Les victimes de Duékoué écrivent à Simone Ehivet Gbagbo

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En criant publiquement à leur face « oh, honte ! « , tu as, maman Simone, par ta simple parole, brisé la main de fer qui nous retenait en captivité et nous écrasait

A toi, digne mère de tous les patriotes et résistants ivoiriens, à toi, femme-courage qui ne badine point avec le sens de l’honneur, nous, victimes de Duékoué, nous avons voulu te dédier ces quelques lignes en cette nuit, pour traduire tout notre indéfectible attachement à ta personne et à tes nobles idéaux de liberté, d’affranchissement de toute sorte de servitude, de vraie justice, d’amour et de fraternité dénuée de tout esprit de sorcellerie colonisatrice.
Par ces temps tout aussi étranges et non moins renversants que ceux-là qui ont érigé le mensonge, la suffisance, la violence gratuite et l’injustice en force de loi, ton calme et ta grande sérénité propre aux intrépides et inlassables combattants de la Liberté nous rassurent que la victoire est désormais toute proche ! C’est cela même qui est la vérité !

Car quand une supposée criminelle qui a en horreur le fétichisme et les rites ensorceleurs convertit à son amour maternel tous ses geôliers et les populations proches ou lointaines de la ville où elle est emprisonnée, il y a bien de quoi se convaincre qu’une autre Esther nous est née pour nous sortir, nous, peuple d’Eburnie, de cet enfer colonial que la France a imposé à nos ancêtres par la force des armes et d’un faux paternalisme, prédateur de nos vies et de toutes nos richesses naturelles. Pour notre liberté et pour notre autodétermination, depuis plus de trente ans, tu t’es levée et tu n’as cessé, les mains nues, de combattre. Pour notre bonheur collectif, tu continues à ce jour, d’offrir ta personne et ta vie en holocauste, scellant ainsi davantage le sort de bien de pauvres hères qui ignorent que la pire des décisions pour un humain, c’est de prendre volontiers rendez-vous avec la malédiction divine.

Bien chère maman Simone, nous sommes et ne pouvons qu’être fiers de toi, ainsi que de tous tes compagnons qui détestent la soumission et la trahison. Faussement accusés pour des crimes que vous n’avez jamais commis, voici qu’il est prononcé contre vous des condamnations fantaisistes et qui n’ont véritablement de sens que la satisfaction de la haine de tous ceux-là qui s’évertuent à nous soumettre sans succès. Ah, s’ils savaient que le tout n’est pas de condamner pour condamner, surtout que le calme, la sérénité et la conscience tranquille des patriotes que vous êtes, sont des denrées non monnayables, donc sans prix et qui pourraient leur échapper à jamais, suite à leur haine aveugle…

Toute justice dont le peuple rit n’est pas justice : ce pays dormait tranquillement quand le 18 Septembre 2002, une rébellion des plus sanguinaires est venue pour semer des massacres et la désolation partout, plus de dix années de suite. Des femmes enceintes ont été éventrées, des bébés décapités et des hommes ont eu la tête tranchée par la machette à partir de la nuque, au vu et au su des troupes militaires françaises qui filmaient ces atrocités sans intervenir. Bouaké, Monoko-Zohi, Vavoua, Zuénoula, que de morts ! A Fengolo, près de Duékoué, un génocide contre nos parents et compatriotes a eu lieu en 2002 : les nombreux ossements regroupés et enterrés par les soldats français de Licorne pour permettre la visite dans ce village de leur premier ministre issu de Marcoussis, Seydou DIARRA, ces ossements, disons-nous, viennent d’être redécouverts. Puis il y a eu Guitrozon, Petit-Duékoué, Diapahi et autres.

Plus près de nous, les massacres du commando dit invisible encouragés par la communauté internationale à Abobo, à Anonkoua-Kouté, les tueries à Duékoué (encore), à Sassandra, à Yopougon, ainsi que le tristement célèbre massacre du camp des réfugiés autochtones de Nahibly. Pendant que messieurs CHIRAC, SARKOZY, DE VILLEPIN et autres généraux tels PONCET se la coulent douce à Paris après avoir embrasé notre beau pays, la lâcheté et la haine aveugle s’efforcent de priver de liberté ceux qui, comme Simone GBAGBO et Geneviève BRO GBREBE, ont osé dire non à l’ensevelissement de nos consciences ! Une triste et honteuse façon de faire qui n’est pas sans rappeler madame Fatou BENSOUDA, cette Procureure par procuration qui dit toujours tout, sauf le droit ! Non, non et non !

Ce n’est pas juste et comme nous sommes déjà à travers le monde des millions de Simone EHIVET, de Geneviève BRO GREBE, de BLE Goudé et de Laurent GBAGBO, nous ne tairons plus ! Nous allons crier notre soif de liberté jusqu’à ce que soient brisées les chaînes de toute cette horrible nuisance qui veut nous asservir contre notre volonté. Emprisonner, maltraiter et humilier des personnalités parce qu’elles ont refusé d’être des hors-la-loi s’opposant aux lois de la République. Ô paradoxe ! Ô honte ! Ô mille fois honte !

Maman Simone, nous nous réjouissons malgré tout de ce que tout le monde entier ait su, grâce à toi, la vérité : la France, l’O.N.U. et leur fameuse communauté internationale, ont toujours caché leur noire volonté d’asservissement, d’exploitation et bien souvent de pillage derrière des discours de prétendues bonnes intentions, discours qui virent à la menace de coup d’Etat ou de guerre quand ils découvrent qu’ils n’ont pas en face d’eux des esprits faibles ou des imbéciles qui se soucient plus d’eux-mêmes que de leurs peuples.

En criant publiquement à leur face ‘’oh, honte ! ‘’, tu as, maman Simone, par ta simple parole, brisé la main de fer qui nous retenait en captivité et nous écrasait. Pour cette seule raison, nous comprenons tous ces flots de haine gratuite déversés contre ton auguste personne. Pour cette seule raison, nous, victimes de Duékoué, nous vous célébrons et vous célébrerons toujours, Geneviève BRO GREBE et toi, car plus que Marie KORE et nos mémés qui sont allées réclamer la libération de leurs maris emprisonnés par les colons à Bassam, les femmes patriotes et vous, vous avez libéré la Côte d’Ivoire du honteux joug colonial de la France !

N’en déplaise à monsieur Jean GUEHENNO, ce Français, numéro 2 de l’O.N.U. il y a quelques années, qui en avait déjà pris pour son grade par ici, en croyant pouvoir t’impressionner mais est très vite reparti de chez nous, épouvanté comme un chien qui venait de rencontrer une panthère ! Sans oublier que la justice, la vraie justice est en voie de remettre sur les rails de l’humanisation tous ces cœurs endurcis qui, un jour du 11 Avril 2011, se sont permis de se convaincre qu’ils avaient tué l’Eternel des armées et le criaient à tue-tête, comme des diables à la fête.
Ce n’est point la lâcheté de tous ces hypocrites qui noiera les deux questions centrales qui sont : 1° : qui donc a gagné l’élection présidentielle de 2010 ? 2° : par où, ou bien quand ont commencé toutes ces sauvageries et ces crimes odieux de la rébellion soutenue par la France et vantée par ses médias, rébellion choyée d’abord par l’O.N.U. de Kofi ANNAN puis de Ban Ki MOON qui par folie ou par haine avait dit en son temps : ‘’un recomptage des voix serait une injustice pour OUATTARA’’, nous envoyant par la suite des pluies de bombes assassines ? Notre endurance à toute épreuve, nous patriotes, nous fait dire tout simplement : voici un match de vérité qui tarde à commencer, pour qu’enfin depuis même la C.P.I., éclate enfin la vérité ! Or voici que nos ennemis manquent de courage et d’honnêteté, s’embrouillent et se distraient, croyant nous embrouiller ou nous distraire.

Maman Simone, à la femme d’honneur et de courage que tu es, les victimes de Duékoué voudraient terminer leur salutation à ton endroit par ce simple mot : RESPECT !

Pour le collectif des victimes de Duékoué (Carrefour & Nahibly),
Le porte-parole : Emmanuel CALEB

, le 2 Mars 2015.

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