FRAC Kozah: Un ministre d’Etat qui, en roulant à tombeau ouvert, écrase un militaire et n’ose même pas s’arrêter

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Déclaration des militants du FRAC – Kozah

Excellences Messieurs les responsables de la Coalition !
Mesdames et Messieurs les membres de la Délégation !
Autorités civiles, militaires et religieuses, tout protocole respecté,
Militantes et militants,
Honorables invités, Mesdames et Messieurs.

L’honneur m’échoit de prendre la parole devant cette auguste assemblée au nom de la majorité silencieuse, pour souhaiter la cordiale bienvenue à toute la délégation et à tous ceux ici présents.

Excellence Monsieur le candidat !

Comme l’a si bien dit le vrai père de la Nation, Sylvanus Olympio, lors de la proclamation de l’indépendance du Togo le 27 avril 1960 : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La nuit est longue mais le jour vient, répond la sentinelle », le jour de la délivrance du peuple togolais est enfin arrivé. Ce jour, où même à Kara, comme dans tous les villages et toutes les villes du septentrion considérés à tort comme la chasse gardée du RPT, quelque chose va se passer, une révolution va se produire au soir du 04 mars 2010, une sorte de vague jaune, nous en sommes convaincus.
Bien souvent, on taxe de fous tous ceux qui épousent les idéaux nobles du changement et de l’alternance. Fous parce qu’ils ont refusé les voies du gain facile, d’un enrichissement illicite, et choisi de manger à la sueur de leur front ; fous parce qu’ils ont leur bouche plus prêt de leur cœur que de leur ventre !

Le prélude au présent scrutin présidentiel doit être le temps de toutes les questions : qu’à-t-on fait au Togo pour mériter un sort si funeste ? Un tout petit pays, une portion rectangulaire où vivent pourtant des gens valeureux et honnêtes, mais qui, depuis près d’un demi-siècle, n’ont réellement pas eu de paix véritable et de réel bonheur. Un pays pris en otage par une poignée de personnes qui vivent dans une opulence criarde grâce au pillage systématique des ressources du pays, au détriment de la plus grande majorité des Togolais qui croupit dans une misère indicible. Pour eux, paysans, fonctionnaires, commerçants, militaires, etc., chaque jour qui passe est une lutte perpétuelle pour la survie. Pendant ce temps, nos bourreaux, parmi lesquels on compte des gens de mauvaise moralité (ceux qui ont fraudé à l’école, ceux qui ont des diplômes douteux ou n’en ont pas, qui ont commis de graves malversations ou qui sont des hommes faciles), nos bourreaux, dis-je, coulent des jours heureux. Ces personnes, tombées dans une profonde ignominie, usent de tous les subterfuges pour s’agripper au pouvoir, obstruant ainsi la voie au changement et à une alternance, que l’écrasante majorité des Togolais appelle de tous ses vœux depuis deux décennies.

Il n’est de secret pour personne que seule une alternance, dans un pays muselé depuis près d’un demi-siècle, offre à un pays les chances réelles de son développement. Les exemples sont légion : nos voisins de l’Est, mais aussi ceux de l’Ouest, le prouvent à suffisance. Pourquoi pas le Togo ?

Les Togolais qui ont eu l’occasion de se rendre au Ghana, par exemple, expriment toujours leur admiration pour ce peuple, les réalisations les plus modernes, qui n’ont rien à envier à celles des pays occidentaux ! Ceux qui sont honnêtes n’hésitent pas à reconnaître que leur pays, notre cher Togo, « l’Or de l’humanité » est littéralement à la traîne, par rapport aux pays voisins. C’est le triste constat. Point n’est besoin de chercher de midi à quatorze heures : la recette du développement relatif du Ghana réside dans la double alternance qui a eu lieu entre le Congrès démocratique national de John Atta Mills et le Nouveau parti patriotique de John Kuffor entre 2000 et 2009.

Au moment où l’alternance est de mise sous d’autres cieux, le RPT, lui, a choisi la voie de la confiscation et de la pérennisation d’un pouvoir qui a plutôt œuvré à la paupérisation des Togolais et muselé les populations. Le père, comme le fils, ont été portés à la magistrature suprême sur la base d’aucun projet de société digne de ce nom. Comme nous le vivons sous nos yeux ces derniers jours, il faut s’attendre à la veille des échéances électorales pour voir le régime RPT donner l’impression de faire quelque chose pour le pays : constructions tous azimuts, réfections de marchés, poses de premières pierres qu’on a déjà sans doute oubliées, colmatage de routes, comme on en voit dans la ville de Kara etc. etc.

… Et tout cela, avec, dit-on, les soi-disant financements personnels du président. On peut donc arguer que les présidents RPT ne donnent l’impression de travailler pour leur pays que vers la toute fin de leurs mandats, dans l’espoir d’en avoir d’autres pour les gérer à leur guise.

Monsieur le Candidat,
Nous voudrions vous signifier que les populations togolaises ont aujourd’hui les yeux grandement ouverts. Elles ne sont plus des moutons de Panurge, elles ne se satisfont plus de contempler des affiches onéreuses d’un candidat, de recevoir des tricots, des pagnes et menus objets et consommables à une effigie tout simplement. Les masses populaires de la Kozah ont appris à connaître les imposteurs sans scrupules. Elles savent aujourd’hui que, passée cette période d’euphorie et de promesses de Gascon, elles seront rattrapées par la misère, leur lot quotidien ; elles savent que leur situation ne changera pas d’un iota au lendemain du 4 mars, si elles ne choisissent pas le camp du changement véritable, incarné par le FRAC.

Monsieur le candidat,

Nous pouvons affirmer, sans nous tromper, que le candidat d’en face, et ses acolytes habituels, sont en train d’échafauder des projets d’achat de Mercedes Maybach et de grosses cylindrées, – des véhicules aujourd’hui vomis dans les pays développés, notamment pour leur consommation en carburant, – pour circuler sur des nids-de-poule, nous voulons dire pour braver les gites d’éléphants, qu’eux-mêmes ont entretenus depuis des années. Tout cet enrichissement d’une minorité, au détriment de la majorité de la population togolaise, réduite au silence, n’est que le fruit d’une stratégie machiavélique de prédation des deniers publics.

Diable ! Ils seront réprouvés par un vote sanction du peuple togolais, tout épris de changement. Pour ce faire, les Togolais sauront puiser dans l’histoire très riche de notre pays les leçons qui leur permettront de se défaire de la férule du RPT. En effet, lors des législatives du 27 avril 1958, l’opposition, qui s’était tenue à l’écart de toutes les consultations depuis près de sept ans, remportait plus de la majorité absolue des sièges. Comment expliquer alors ce renversement de tendance ? Nul n’explique mieux cette victoire sans appel des partis nationalistes que le Dr Robert Ajavon, un des principaux dirigeants du PTP, dans ses mémoires qu’il a publiés en 1989 : « Nous avons été balayés. Ce fut, à la grande surprise de nos vainqueurs, un véritable raz-de-marée…Quelles furent les causes de notre défaite, une défaite aussi surprenante ? Sans doute avons-nous commis des maladresses. Mais seuls les inactifs ne commettent pas de faute. Peut-être, tout simplement, les Togolais, avaient-ils envie de changement ». C’est dire que le peuple avait compris l’importance des enjeux et notamment de ce scrutin, et était prêt à prendre le parti de l’indépendance. Cinquante-deux après, les populations togolaises en général et celles de la Kozah en particulier, sauront prendre leurs responsabilités pour infliger une cinglante défaite au RPT.

Contrairement à la lecture que le parti au pouvoir a toujours faite de cet événement fondateur de l’Etat togolais, le brandissant comme un épouvantail au peuple au cas où l’opposition accéderait au pouvoir au regard de quelques actes de vandalisme qui révèlent d’ailleurs le ras-le-bol des populations contre les chefs et le pouvoir colonial qui les soutenait, la victoire du 27 avril 1958, en raison de son ampleur, n’est pas celle d’une région sur une autre, mais l’expression de la volonté d’une large majorité du peuple togolais, du Nord au Sud, toutes ethnies confondues.

Monsieur le Candidat, Messieurs les responsables du FRAC, Mesdames et Messieurs,
Nous, populations de la Kara, à l’instar de celles de toutes les autres préfectures, nous nous offusquons de la manière inélégante dont certains représentants du RPT s’acharnent contre certains de nos leaders, utilisant souvent le mensonge, l’arrogance, le mépris, la démagogie, la manipulation des consciences. Nous n’en voulons pour preuve que les incartades de l’apologiste de talent Gilbert Bawara qui a conféré sur Africa 24, nous citons : « Olympio est tombé malade de lui-même ». Les Togolais pèsent et mesurent à sa juste valeur la gravité de telles déclarations. L’histoire de son côté appréciera les égarements de certains compatriotes, plus enclins à la fanfaronnade.
La liste de tels dérapages est si longue.

La population de la Kozah nous en voudrait si nous passions sous silence l’attitude irresponsable d’un ministre de la république, de surcroît, ministre d’Etat qui, en roulant à tombeau ouvert, écrase un militaire et n’ose même pas s’arrêter. …Imaginez ! Ce n’est qu’après l’enterrement de sa victime que monsieur le ministre d’Etat enverra une délégation. Voilà autant d’éléments en plus de l’arrestation arbitraire et injuste de l’Honorable Kpatcha GNASSINGBE toujours détenu au secret qui nous forcent à bouter dehors ces messieurs qui disent lutter pour la justice et l’impunité mais dont les actes démontrent tout le contraire.

Le nationalisme doit reprendre le pas sur tout. C’est pour cela que nous sommes décidés à nous engager derrière les idéaux de l’UFC et du FRAC, pour nous battre afin de sortir les populations togolaises de cette situation d’embrigadement, de monopartisme impénitent, d’autoritarisme borné pour enfin construire une société juste et équitable, respectueuse du bien public, nous voulons cultiver au Togo la vertu. Nous sommes prêts à combattre les maux des sociétés oligarchiques tels que l’incompétence, l’ignorance qui se traduisent dans des propos déplacés et tout à fait irresponsables. Nous voulons lutter contre la versatilité, cultiver le respect de la chose publique. Nous nous opposons à la division de notre société en deux classes : celle des riches (une minorité) et celle de la majorité, c’est-à-dire les pauvres, qui sont aujourd’hui de véritables exclus du système au pouvoir.
C’est aujourd’hui le temps du changement !
C’est aujourd’hui l’heure de l’alternance au Togo !
Un jour nouveau doit se lever ce 4 mars 2010 sur les Togolais.

Je vous remercie.
Fait à Kara, le 24 février 2010
Les militants du FRAC – Kozah

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